Éducation : le seul rempart pour lutter contre les effets du changement climatique

Voilà 50 ans que le monde célèbre le 5 juin de chaque année la Journée Mondiale de l’Environnement. Mais pour quels résultats ? Selon le dernier rapport du GIEC, la planète est gravement malade et il ne reste plus que 3 ans pour éviter le pire. Face à ces dangers, Aide et Action plaide pour que l’éducation, seul outil aujourd’hui pouvant permettre aux populations de prévenir les risques climatiques et de s’adapter aux changements existants, soit intégrée dans les financements, les politiques et les accords relatifs au climat.

Avec son rapport « Coup de Chaud sur l’éducation », Aide et Action alertait déjà en 2012 sur l’impact des changements climatiques sur l’éducation. Dix ans plus tard, la situation est devenue catastrophique. Selon le dernier rapport du GIEC, la planète est gravement malade et il ne reste que trois ans pour éviter le pire. Dans les conditions actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2°C d’ici la fin du siècle.  Et les effets de ce changement se font déjà sentir : réduction de la disponibilité en eau et en nourriture, impact sur la santé, disparition de la faune et de la flore, sans mentionner les nombreuses catastrophes climatiques (sécheresse, inondations, cyclones…) qui ne cessent de croître, tant en fréquence qu’en intensité. On constate déjà aujourd’hui en moyenne une catastrophe climatique par jour en moyenne, entraînant le décès de 115 personnes et des dégâts équivalant à 202 millions de dollars se produit. Face aux bouleversements sans précédent qui nous attendent, les enfants sont en première ligne. Leur éducation en pâtit. Et leur avenir est menacé. Pour autant, l’éducation est aujourd’hui la seule clef qui leur permettra de se préparer aux crises climatiques qui ne manqueront pas de se produire, de s’adapter aux changements imposés et de construire, enfin, un monde véritablement durable. 

L’éducation source de résilience

Face aux catastrophes climatiques qui affectent les plus vulnérables et les privent d’une éducation de qualité ( sécheresse, inondations, séismes…), Aide et Action développe des programmes pour apporter assistance et accélérer le retour à l’école.  Car au-delà de permettre des apprentissages fondamentaux comme lire ou écrire, l’éducation offre aussi un cadre qui permet aux populations les plus traumatisées de se reconstruire et de rebondir après la crise. En 2022, nous sommes notamment intervenus à Madagascar où plusieurs cyclones et tempêtes (Ana du 22 au 25 janvier, Batsirai du 5 au 7 février, Dumalo le 15 février et Emnati du 22 eu 23 février) ont fait des centaines de morts et des centaines de milliers de sinistrés.  Notre association plaide également auprès des plus hautes instances nationales et internationales pour que l’éducation soit intégrée dans les financements, les politiques et les accords relatifs au climat, et ce afin de garantir des systèmes éducatifs solides et résilients au climat qui permettront aux enfants touchés par les catastrophes de continuer à apprendre.

Une voie royale vers le développement durable

L’urgence climatique impose, dès aujourd’hui, des changements de mentalité. Or, ces derniers ne pourront advenir sans une éducation de qualité qui, dès le plus jeune âge apprendra les bons gestes et les diffusera dans la société.  C’est pourquoi dans le cadre de ses projets, Aide et Action favorise le développement d’écoles/centres de ressources en faveur de l’environnement. Ces établissements sont construits dans des espaces non inondables, aux normes antisismiques, aménagés pour répondre aux besoins des enfants et les protéger des bouleversements climatiques : accès à l’eau potable, système d’assainissement, latrines séparées pour filles et garçons, système de tri des déchets et de ramassage d’ordures, jardins potagers permettant des repas scolaires à partir d’aliments locaux et accès à une énergie propre. Les pédagogies mises en œuvre dans ces écoles favorisent l’apprentissage d’un plus grand respect de l’environnement. La transmission des savoirs autochtones – sur des sujets aussi variés que l’agrosylviculture ou les plantes médicinales – y est favorisée. Les gouvernements scolaires, mis en œuvre par Aide et Action dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, sont un bon exemple d’actions directement portées par les enfants et apportant de bons résultats en termes de sensibilisation à la protection de l’environnement. Réunis au sein de ministères, des enfants « élus » par leurs pairs sont responsables de collecter, auprès de leurs camarades, les problèmes que ceux-ci rencontrent (environnement, agriculture, santé, nourriture…), et d’identifier les moyens d’y répondre collectivement. Ainsi mobilisés, les enfants deviennent de formidables acteurs de changement, capables d’influencer les pratiques quotidiennes de leurs familles et plus largement de leurs communautés.  Seule cette éducation, qui doit être accessible à toutes et à tous tout au long de la vie, pourra permettre in fine l’émergence d’une nouvelle forme de citoyenneté et d’entrepreneuriat guidée par le bien-être présent et futur de l’Humanité et de la planète.

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