Pour les filles déscolarisées, une école de la deuxième chance au Burkina Faso

Crédit photo: Aide et Action

Au Burkina Faso, de nombreuses filles déscolarisées ou non scolarisées sont contraintes d’effectuer des tâches domestiques ou de travailler. Aide et Action, en partenariat avec la Fondation L’Occitane, leur propose, avec le projet SCOLFILLE, une mise à niveau accélérée et une réintégration dans le système d’éducation classique.

Le manque de moyens de ses parents pour payer l’école est la raison de l’interruption de la scolarité de Suzanne Kalai. Native du village de Bozo dans la région Centre-Ouest du Burkina Faso, elle a été inscrite à l’école primaire publique qu’elle a fréquentée jusqu’en classe de CE1. « J’ai dû quitter l’école parce que mon père m’a dit qu’il n’avait pas les moyens pour payer les frais », précise Suzanne. Une fois sa scolarité interrompue, Suzanne aide sa mère dans les tâches domestiques. « Quand j’ai quitté l’école, j’ai aidé ma mère à laver les assiettes, chercher l’eau au puits, laver les habits et faire la cuisine », témoigne-t-elle. Sa mère immigre au Ghana avec Suzanne, à la recherche d’opportunités génératrices de revenus. Elle s’investit dans la restauration.  « Je suis partie en 2021 au Ghana avec ma mère pour l’aider à vendre de la nourriture. Je suis revenue fin 2021 au moment où le centre SCOLFILLE ouvrait », dit-elle. Son père est sensibilisé et décide d’inscrire Suzanne au centre. « C’est mon père qui m’a dit de venir au centre parce qu’on ne paie pas de frais. Je suis contente de retourner à l’école. A la dernière composition, j’ai été troisième de ma classe. Je veux être maitresse pour aider les enfants à l’école », ajoute Suzanne.

Sans école, presque aucune chance de sortir de la pauvreté

Comme Suzanne, de très nombreuses filles au Burkina Faso ne vont pas à l’école, principalement à cause de la pauvreté, des mariages précoces et des discriminations sexistes. Sans école, elles n’ont presque aucune chance de sortir de la pauvreté. Une fois déscolarisées, elles sont souvent utilisées comme aides familiales pour des travaux domestiques ou astreintes au travail forcé. Elles entrent alors à leur tour dans le cercle vicieux de la pauvreté, sans possibilité d’en sortir.

Le projet SCOLFILLE (Appui à la Scolarisation des Filles) d’Aide et Action intervient dans deux provinces du Burkina Fasso (le Ziro et la Sissili). Grâce à un programme accéléré dispensé au sein de classes passerelles, les participantes rattrapent leur retard puis rejoignent le système scolaire classique pour poursuivre leurs études. L’apprentissage se concentre sur les matières essentielles (lecture et calcul), ainsi que sur les connaissances leur permettant de renforcer leur confiance en elles. Les frais de scolarité sont pris en charge et un soutien à la restauration des élèves est apporté. En parallèle, des actions de sensibilisation sont effectuées auprès des parents et des leaders communautaires. Petit à petit, grâce à la participation de plus en plus active des communautés, la perception socioculturelle de l’éducation des filles s’améliore.

Le projet SCOLFILLE fait partie intégrante du mouvement Education For Women Now initié par Aide et Action dont le but est de permettre à 3 millions de filles et de femmes, parmi les plus vulnérables et marginalisées, d’avoir enfin accès, d’ici à 2025, à une éducation de qualité en Afrique, en Asie et en Europe.

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