Témoignage : « J’ai été bouleversée par le sort réservé aux jeunes filles mais surtout par leur détermination à changer les choses »

2 mars 2022

Rencontre avec Arina BZHINAEV, Chargée de la Philanthropie Internationale pour Aide et Action, de retour de sa toute première visite terrain au Bénin et au Togo.

« Je travaille pour Aide et Action depuis plus de 2 ans mais en raison de la pandémie, je n’avais jamais pu aller à la rencontre des populations que nous accompagnons. J’étais plus qu’impatiente qu’en décembre dernier, lorsque j’ai enfin eu l’opportunité de partir au Bénin et au Togo. Deux pays dont j’avais peu entendu parler mais que je ne suis aujourd’hui pas prête d’oublier. Je retiens, gravé dans ma mémoire, les magnifiques visages de ces enfants, femmes et hommes qui m’ont accueilli partout où je suis allée, les chants qui résonnaient dès la descente du 4×4, les danses traditionnelles qui égayaient chacune de nos visites, les mets incroyables que j’ai goûtés et surtout la générosité de toutes celles et ceux que j’ai croisés. Mais derrière ces innombrables sourires, j’ai découvert que se jouaient souvent de terribles drames humains. 

Derrière les sourires se jouent des drames humains

La pauvreté sévit partout et touche tout le monde de plein fouet, les plus âgés comme les plus jeunes. J’ai vu des dizaines d’écoles d’une seule pièce, recouverte d’un toit en paille ou en feuilles de palmier tressées, pour juste se protéger du soleil. Des dizaines d’enfants de tout âge et de tout niveau s’y entassaient devant un enseignant n’ayant aucun matériel. Le regard pétillant, sans même penser à se plaindre, des enfants m’ont expliqué « qu’ici, avoir un stylo ou un cahier était un luxe ». Comme l’accès à l’eau, à des lavabos avec du savon ou encore à de simples sanitaires. Car beaucoup d’établissements en sont totalement dépourvus. Et pourtant les enfants sont si heureux d’être à l’école, synonyme d’espoir, d’avenir meilleur et surtout d’échappatoire. Et que pourraient-ils bien apprendre dans ces conditions, sans livre ni matériel, sans aller aux toilettes ou sans même un repas par jour ? Celles qui souffrent le plus sont les jeunes filles qui sont venues me parler. Elles m’ont expliqué à quel point toute leur vie quotidienne, toute leur intimité était taboue. Quand elles ont leurs règles, elles ne savent pas pour beaucoup d’entre elles ce qui se passe. Elles n’ont pas d’autres choix que d’aller voir l’enseignant, un homme la plupart du temps, de « tout » lui raconter et de lui demander un morceau de tissu, un pagne au mieux, qu’elles attacheront autour de leurs hanches pour se couvrir et ne pas être pointées du doigt. Sans toilette à proximité, elles n’ont d’autres choix que de rentrer chez elles où elles resteront enfermées. Je n’aurais jamais cru que de telles humiliations étaient encore possibles au 21ème siècle. J’ai été bouleversée par le sort de ces adolescentes bien sûr, mais surtout par leur force mentale, leur courage et détermination à changer les choses. Cela n’a fait que démultiplier ma motivation. J’ai compris à quel point l’installation des latrines, la création de comités d’enseignantes pour veiller au bien-être des jeunes filles ou encore de clubs d’excellence pour faciliter le soutien entre filles sont des actions essentielles menées par notre ONGs. Mais j’ai désormais conscience que nous devons aller beaucoup plus loin : faire en sorte que chaque fille, quel que soit son âge, ait accès à une éducation de qualité et vive librement et dignement. Je me sens le devoir de m’engager davantage, et c’est pourquoi le 3 avril prochain, j’ai décidé de courir le marathon de Paris pour « Education For Women Now ». Ce sera ma première fois, un véritable défi à la fois sportif et mental, mais je suis plus que motivée ! 42km à parcourir ce n’est pas grand-chose face aux difficultés rencontrées par les femmes de ce monde et pourtant c’est largement suffisant pour sensibiliser toutes celles et ceux que je croise à la nécessité d’agir maintenant pour l’éducation des filles et de femmes. » 

RDV le 3 avril 2022 pour soutenir Arina dans les rues de Paris et en attendant n’hésitez pas à suivre sa page de collecte sur https://www.alvarum.com/efwn-arinabzhinaev/

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